Eating-disorders

M. au pays des TCA

Mardi 17 janvier 2012 à 4:59

Malgré les mauvaises nouvelles que j'ai pu apprendre ce week-end et certaines mésaventures d'aujourd'hui, malgré tout ce qui aurait pu avoir un impact négatif sur mon comportement alimentaire du jour,  le seul repas de ma journée s'est bien déroulé, j'ai réussi à manger et à y prendre un réel plaisir, ça fait du bien au moral ! Pas de pulsion, pas de "non faim", enfin un repas "normal" ! Pas grand chose certes, mais j'ai pu le savourer sans me jeter dessus ou sans me forcer à l'avaler ! Par contre j'appréhende demain, je suis censée aller faire quelques courses afin d'assurer ma survie, mais même si je ne vais rien ramener "d'inutile", j'ai peur de me jeter dessus à la première occasion venue...On croise les doigts !

Dimanche 15 janvier 2012 à 2:18

Je m'étais fait une petite casserole de pâtes ce soir, parce que j'en avais envie, il m'en restait un peu et j'y ai pensé toute la soirée, vraiment toute la soirée. Et là j'ai craqué, j'avais pas faim mais je les ai mangées quand même et tant que j'y étais j'ai pas pu résister j'ai englouti la fin de mon paquet de cookies. Résultat j'ai mal à l'estomac, mes acidités gastriques me suffisaient déjà amplement, je me sens mal, je me dégoûte. Qui plus est je n'ai pas sommeil, j'ai des révisions en retard mais impossible de me concentrer, je suis épuisée. J'attends avec hâte mes deux derniers partiels lundi et mardi et j'aurai le reste de la semaine pour me reposer. Oh et puis cette migraine qui me colle depuis hier... Mon traitement pour ça a tendance à me plonger dans un brouillard bien épais qui me déstabilise pendant un sacré bout de temps et je me retiens de le prendre depuis hier mais je crois que ce soir je vais céder...Tant pis pour les nausées.

Samedi 14 janvier 2012 à 18:37

Je ressens encore le besoin d'écrire aujourd'hui en fin de compte.

La consultation chez le psychiatre m'a permis de comprendre l'origine du problème disais-je dans un article précédent. En fait tout ça c'est du à la dépression que je me traine depuis x années mais qui n'avait pas été officiellement diagnostiquée. Je savais que j'étais dépressive mais je n'en étais pas sûre à 100% et le fait qu'on me le dise, qu'un spécialiste me la diagnostique (enfin!) dans un sens ça m'a fait un bien fou et ça va peut-être m'aider à avancer, quoi que... vu le soutien que j'ai, pas sûr. Ma volonté s'essouffle. Ils insistent là dessus en plus les spécialistes et tout ça, le soutien c'est primordial dans ce genre de situation. Là encore je me tais la plupart du temps sur ce problème. Je vois bien que ça met les gens, mes amis mal à l'aise, qu'ils ne savent pas vraiment quoi dire, quoi faire..
Durant tout le temps où je ne suis jamais allée consulter j'ai essayé de comprendre pourquoi j'étais dépressive et cette consultation a enfin mis une origine sur mes problèmes. Il m'a conseillé d'aller voir quelqu'un d'autre pour en même temps régler mes TCA et j'avoue que j'appréhende sur le traitement que je vais devoir suivre. Je me suis renseignée sur les anti-dépresseurs et ce que j'ai lu n'était pas très glorieux. Il existe certainement d'autres techniques mais celle-là étant la plus souvent prescrite...
Je pensais qu'au départ je n'allais rien pouvoir lui dire à ce psy, parce que je me confie rarement, je dis rarement ce que je pense et ressens, mon entourage en est témoin et c'est un reproche que je reçois assez souvent. Le jour de ma consultation j'ai failli déserter parce que j'étais morte de trouille. Je n'avais pas dormi de la nuit, je n'avais pas franchement mangé. Finalement, malgré ses mimiques et sa voix un peu étranges à la limite du flippant/pédophile, une fois assise dans le fauteuil, tout ce que je retenais depuis des années et des années est sorti d'un coup et lorsque la séance a été terminée et que j'ai pris le chemin du retour j'ai failli pleurer de soulagement. Cette réaction de ma part m'a un peu décontenancée.

Ce qui est drôle dans l'histoire, c'est que la cause de tout ça, eh bien, elle est au courant enfin plus ou moins mais au lieu de culpabiliser elle s'en fout royalement et le prend limite à la rigolade. Comment voulez-vous vous en sortir dans un tel contexte ?
Quant à ma mère et ma soeur, elles ont leurs problèmes à régler je le conçois parfaitement, mais disons que si je ne parle pas de mes TCA elles n'en parlent pas non plus. Enfin des fois elles me disent "tu manges hein !" ou "faut manger !" mais ça ne va pas plus loin.

Samedi 14 janvier 2012 à 16:37

Mes problèmes de TCA ont, je crois, débuté cet été sans crier gare, aux environs de juillet. A cette époque là je n'avais pas les moyens de me payer le train pour rentrer chez mes parents et j'étais donc toute seule chez moi depuis fin avril, date de mes derniers partiels, date à laquelle je ne voyais plus que très rarement mes compagnons de fac.Qui plus est je n'étais pas rentrée chez mes parents depuis le mois de mars il me semble.  La ville a tendance à mourir un peu à cette période de l'année, tout le monde file ailleurs, tout le monde sauf moi. J'en étais venue à sortir très peu de chez moi, faute de moyens et faute d'envie aussi. Vint une semaine durant laquelle j'ai cessé de manger, pas volontairement mais disons que je ne ressentais aucune faim, donc je ne voyais pas pourquoi j'aurais du me forcer à manger. C'est à cette même période que mes insomnies se sont accentuées, devenant quasi quotidiennes et ça avait tendance à me préoccuper davantage que mes soucis d'alimentation. Je me souviens avoir eu envie de faire un gâteau au chocolat, mais comme je savais pertinemment que je ne le mangerai pas j'ai abandonné l'idée. Idem pour mon envie récente de tarte aux pommes.

Ma mère et ma soeur sont finalement venues me chercher fin juillet-début août et là ça a été la dégringolade, je ne pouvais plus m'arrêter de manger ! Je ressentais tout le temps le besoin d'engloutir, à toute heure de la journée ou de la nuit, je me relevais pour aller chercher des provisions dans le frigo ou les placards, je me gavais même si je n'avais pas faim et que mon estomac me faisait un mal de chien. C'était comme des pulsions incontrôlables qui me poussaient à manger, encore et encore. Comme si ça n'était pas moi qui dans ces moments là contrôlais mon corps. Sur le moment je recevais la nourriture comme une délivrance, un bienfait, j'étais bien. Mais évidemment ça ne durait pas et peu de temps après je culpabilisais, je me détestais, me trouvais ignoble, hideuse, immonde, monstrueuse, je me haïssais à tel point que je me le faisais payer en me faisant du mal. Cependant, jusqu'à une certaine date j'ai toujours refusé de me faire vomir, parce que je me disais que toute cette nourriture que j'avais ingurgitée, elle avait un coût, et que l'évacuer de cette façon aurait été du gâchis.

Plus tard, je suis retombée dans une période d'anorexie où je ne mangeais à nouveau plus rien. L'hyperphagie est ensuite revenue, puis l'anorexie etc etc. Le cycle se fait en alternance. Je me suis faite vomir une seule fois. Je me souviens que ce soir là je me sentais encore plus au fond du gouffre qu'à l'accoutumée et après avoir dévoré une quantité importante de nourriture il a fallu à tout prix que je soulage mon estomac. A ce moment là j'ai eu l'impression que je ne pouvais pas tomber plus bas, mais tout ce dégoût de moi-même que j'éprouvais se déversait hors de moi à mesure que je me vidais et ça me faisait du bien. Je me suis sentie mieux sur le moment mais aussi un peu fébrile, je tremblais et mes jambes ne me portaient plus. Je songe encore à me faire vomir aujourd'hui, mais je lutte.

Actuellement je me trouve en période d'anorexie, en quatre jours j'ai du faire quoi... deux vrais repas. Je ne ressens pas la faim, je me contente d'eau et de thé avec un peu de sucre. Mes placards sont presque vides et j'en suis au point d'avoir peur de faire des courses, je sais que si j'achète de quoi manger, sans forcément acheter des cochonneries, je vais me ruer sur la nourriture et ingurgiter encore et encore, et mes réserves censées me faire trois semaines/un mois en dureront à peine une. Et je me sentirai à nouveau mal, peut-être même que je vomirai, bref la boucle infernale. Lorsque j'engloutis, c'est comme si pour supprimer toute tentation je devais l'anéantir, ne plus l'avoir sous les yeux et à portée de main. Comme si je mangeais pour ne plus être tentée par toute cette nourriture. A l'intérieur de moi je sens comme un trou noir, comme un gouffre qui pourrait aspirer indéfiniment la nourriture, jusqu'à ce que je n'en puisse plus et que j'en crève.

J'admets que j'ai un problème et que si je ne fais rien je peux finir par y rester. J'ai essayé d'aller voir quelqu'un qui n'était pas spécialiste des TCA mais qui m'a permis plus ou moins de trouver le point d'origine de mon problème. Et j'avoue que le verdict, bien que je m'y attendais, m'a enfoncée un peu plus. Ma volonté seule ne suffira pas je le sais bien. C'est idiot à dire mais je n'ai pas les moyens de me soigner, je sais qu'il me faudrait de longues heures de thérapie psychiatrique et de psychanalyse, mais même si c'est remboursé en partie ça a quand même un certain coût difficilement adaptable au budget d'une étudiante sans revenus. Si jamais vous connaissez des solutions moins coûteuses je suis preneuse.

C'est tout pour l'instant, je ne sais pas quand je publierai un nouvel article, quand mon état aura "évolué" peut-être.




Samedi 14 janvier 2012 à 16:00

http://eating-disorders.cowblog.fr/images/eatingdisordersoncampus.jpgBonjour et bienvenue aux personnes qui passeront par ici et qui auront le courage ou l'envie de me lire.

Je ne sais pas tout à fait par où commencer... Peut-être l'aurez-vous compris en lisant mon pseudo, ce blog sera pour moi une espèce de journal pour vous faire partager mon quotidien avec les TCA. Pour ceux qui ne savent pas ce que c'est, il s'agit des Troubles du Comportement Alimentaire que sont Anorexie, Boulimie, Hyperphagie entre autres. Ils appartiennent à l'ordre des troubles psychiques. Voila pour l'essentiel. Pour plus d'informations évidemment vous avez Google et Wikipédia, ainsi que tout un tas de livres de Psychologie.

Si je viens vers vous aujourd'hui c'est pour partager mon histoire.  Peut-être qu'elle ne vous intéressera pas, peut-être au contraire vous intéressera-t-elle pour diverses raisons. Dans mon cas je recherche des personnes ayant un vécu similaire, qu'elles s'en soient sorties ou qu'elles le vivent actuellement. Je n'ai pas véritablement le soutien que j'aurais escompté de la part de ma famille, elle est au courant des mes problèmes mais ne s'en préoccupe pas plus que ça, au final je suis toute seule. Certains de mes amis sont au courant aussi mais bon ils ne savent pas trop comment m'aider n'ayant jamais du faire face eux-mêmes à ce genre de situation. Et puis de manière générale j'évite d'en parler parce que je trouve que c'est un sujet assez honteux à avouer. L'anonymat que me confère internet est de ce fait une "bénédiction".

J'ai mis longtemps à me décider avant de venir partager mon histoire, et je crois que le fait d'avoir vu cette émission l'autre soir dans Vies Croisées "Obsession ou phobie: quand manger est un problème" m'a dison,s donné le courage qu'il me manquait jusqu'alors. Brièvement, il était question d'anorexie vomitive et d'hyperphagie. J'ai été très mal à l'aise lorsque j'ai regardé ce reportage parce que je me suis vue dans le comportement des femmes qui étaient filmées, et il est possible qu'à ce moment là il y ait eu chez moi un déclic qui a fait que je suis sur Cowblog aujourd'hui en train d'écrire ces lignes.

Si vous avez lu jusqu'au bout je vous en remercie, si vous n'en avez pas eu la force, le courage ou l'envie je vous remercie quand même de votre venue.
La suite au prochain article.

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